
En 1894,
Lazare, ancien élève de l'école Polytechnique, officier du génie maritime décède accidentellement à Rochefort à la suite de l'explosion d'une machine lors des essais d'un torpilleur. Deux torpilleurs baptisés
Mangini honoreront sa mémoire.
Quid de celui-ci ? Je penche pour
Mangini (1913-1933) démoli en 1934.
C'est sans doute l'ancien
Mangini (1896-1910) qui figure dans la description de la «Station navale de la Manche qui comprend pour la mer du Nord un aviso, l'
Ibis, et deux anciens chalutiers,
Estafette et
Sentinelle, et le torpilleur
Mangini, pour la Manche.» donnée par l'
Association Fécamp Terre-Neuve. Construit à Nantes par les Ateliers et chantiers de la Loire. Premier torpilleur dans la construction duquel
l'aluminium a été utilisé massivement.
Mangini, contre-torpilleur de 800 t de type
Bisson (1914-1933) Chantier :
Schneider et
Cie,
Chalon-sur-Saône Commencé : 1911 Mis à flot : 31.03.1913 Terminé et en service : 1914 Retiré : 15.02.1933 Caractéristiques : 850 t ; 15 500
cv ; 78,1 x 8,6 x 3,1 m ; 4 cheminées : 4 chaudières
Indret ; turbines
Zoelly ; 2 hélices ; 30
nœuds ; Symbole de coque : MG ; 92 (1928) ; 122 (01.10.1930). Armement :
II de 100 +
IV de 65 +
IV TLT.
14.03.1913 : désigné torpilleur d’escadre 01.1914 : fin de montage à
Saint-Louis-du-Rhône ; essais retardés par un incendie.
Affecté et carrière en Méditerranée Au 15.04.1916 : 1
re escadrille de la Ire flottille de l’Armée navale détachée à
Brindisi 02.1917 : escorte le
Coulomb et le
Circé de
Toulon à
Brindisi, coule une mine près de
San Castaldo. Soutien aux opérations en
Adriatique 31.05.1917 : M.
Jonnart, sénateur, désigné comme haut commissaire et représentant de toutes les nations alliées, quitte la France avec les pleins pouvoirs pour obtenir l’abdication du roi
Constantin de
Grèce 07.06.1917 : M.
Jonnart arrive à
Salamine à bord de
Mangini, escorté par
Protet, et s’installe sur
Justice pour commencer les négociations Au 01.07.1918 : 1
re escadrille de contre-torpilleurs à
Moudros 10.11.1918 : conduit le général
Brémont à
Constantinople 01.10.1931 : mis en réserve normale 1932 : mis en réserve spéciale 15.02.1933 : rayé 1934 : condamné 1934 : Démolition à
Toulon. (
Source : Pages 14-18)
Le guerre d'Orient, appelée aussi guerre de Crimée, a suscité une importante production des imageries, en particulier de l'imagerie Pellerin (série des "images dorées"). Mais cette importante production s'est souvent faite au détriment de la précision uniformologique. L'emploi du rouge dans ces images est ainsi immodéré: ruban de chapeau, revers d'habits (plus rouge depuis 1848) et de redingote (jamais rouge), bandes de pantalon des officiers subalternes (idem), chemise des mousse et novice (idem). Certains détails sont également sans nuance: il n'y a jamais eu ces ancres énormes sur les cols des matelots et les revers du paletot du maître (qui n'en a d'alleurs jamais été équipé)...
Beaucoup d'anomalies pour ces gravures où l'imaginaire populaire (bien à l'intérieur des terres, à Epinal) a pris le dessus sur la justesse, peut-être jugée trop terne...
Anonyme a dit…
Bonjour,
Effectivement beaucoup d'anomalies dans cette planche qui ne peut en aucun cas être considérée comme une référence en matière d'uniforme. Pour apporter quelques éléments supplémentaires au message précédent, voici le relevé de quelques autres bizarreries relatives à l'uniforme des officiers par rapport à ce qu'il était officiellement dans les années 1860.
- Aspirant : bien que difficile à distinguer il semble cependant que l'on ait voulu le représenter en veste, et dans ce cas il ne devrait pas porter l'aiguillette sur l'épaule droite, la marque distinctive étant alors constituée par un galon en or (galon sabordé pour les aspirants de 2ème classe) sur les parements de la veste.
- Lieutenant de vaisseau : étant représenté en redingote, cet officier ne peut pas porter d'épaulettes sauf s'il appartient à l'état-major d'un préfet maritime, d'un officier général ou s'il employé dans une majorité. Dans tous les cas les galons du grade de lieutenant de vaisseau devraient figurer sur les parements de sa redingote.
- Capitaine de vaisseau : le chapeau monté - tout comme celui du "Comm. de vaisseau" et de l'enseigne - est représenté bordé d'un galon d'or. Seuls les officiers généraux peuvent porter ce type de galon. Le chapeau des officiers supérieurs et subalternes est toujours bordé d'un galon noir de poil de chèvre.
Les glands situés aux cornes de ces chapeaux ne sont normalement pas visibles (comme cela est figuré pour l'enseigne de vaisseau).
Ce capitaine de vaisseau porte deux épaulettes dont les franges sont manifestement à petites torsades. Les officiers supérieurs et généraux portent toujours des épaulettes avec franges à grosses torsades. La même erreur se retrouve également sur la dragonne du sabre qui est aussi à petites torsades alors qu'elle devrait également être à grosses torsades. Ainsi présenté notre capitaine de vaisseau porte en fait les marques distinctives d'un lieutenant de vaisseau.
On peut également noter que cet officier porte un gilet en piqué blanc ce qui indique qu'il est en service hors d'Europe, le port d'un tel gilet n'étant qu'autorisé qu'à cette occasion.
- Amiral : si l'auteur de cette image a effectivement voulu représenter des officiers et marins du second empire, on peut sans hésiter la dater d'après 1855 dans la mesure où la grande tenue de cet officier général est porté avec un pantalon bleu. Avant cette date le pantalon de grande tenue était le pantalon de casimir blanc.
- Comm. de vaisseau : la lecture de cette abréviation fait naturellement penser à "commissaire de vaisseau". En fait il n'en est rien et il faut plutôt lire "commandant de vaisseau". A l'appui de cette affirmation, le fait que cet officier est représenté avec des épaulettes. Or, les commissaires de la marine, officiers assimilés, sous le régime du règlement de 1853 et jusqu'en 1902, ne peuvent jamais prétendre au port des épaulettes. De même leur arme n'est pas le sabre, porté avec ses deux bélières comme il est dessiné, mais l'épée. Enfin son ceinturon aurait du être tressé soie bleue et argent et placé par dessous l'habit
Le rédacteur de la planche a sans doute voulu figurer un officier de marine "commandant de vaisseau". A ce titre, avec des épaulettes or, il représente un capitaine de vaisseau tel qu'il aurait apparaître dans le dessin portant cette légende (voir plus haut).
- Enseigne : cet officier porte peut-être à tort une aiguillette, sauf s'il est attaché à l'état-major du ministre de la marine. Son habit n'est pas conforme au modèle prévu dans la mesure où il devrait être garni de chaque côté de neuf gros boutons d'uniforme alors que le dessin ne comporte clairement qu'une seule rangée de boutons. Les marques distinctives de grade n'apparaissent pas distinctement. Un enseigne porte une épaulette à gauche et une contre-épaulette à droite. Le dessin manque certes un peu de netteté, mais il ne semble pas que ces attributs aient été figurés.
Les tenues de l'officier marinier et des matelots sont aussi peu réalistes que celles des officiers.
Seul point positif : en coiffant les matelots du chapeau en feutre verni noir, l'auteur de cette planche a sans doute voulu indiquer qu'il dessinait des uniformes antérieurs à 1876, date à laquelle cette coiffure a été définitivement supprimée (circulaire du 29 mai).
A votre disposition pour d'autres éléments ou références, cordialement SL